Le crapaud vivipare des monts Nimba, Nimbaphrynoïdes occidentalis, est la seule espèce de grenouille ou de crapaud sur terre à donner naissance à des petits déjà complètement formés, qui sont directement nourris par la femelle lors de la gestation. Elle présente un cas unique d’adaptation selon lequel les petits se développent dans l’utérus de la mère, laquelle hiberne dans des crevasses dans la savane de haute altitude des monts Nimba au cours de la rude saison sèche qui a lieu entre le mois de novembre et le mois de mars. Au retour des pluies, les femelles émergent entre avril et mai et finissent, au bout de 9 mois, par donner naissance à des petits complètement formés.

L’habitat principal du crapaud vivipare des monts Nimba, qui se trouve en danger critique d’extinction, se limite à une surface de moins de 5 km2 dans des prairies de haute altitude dans les parties guinéenne et ivoirienne des monts Nimba, dans des parcelles disjointes. Une petite population séparée de ce crapaud a été observée au Libéria, et a été classée comme une sous-espèce distincte N. occidentalis liberiensis.

La SMFG a un partenariat de longue date avec le Museum für Naturkunde de Berlin (le Musée d’histoire naturelle de Berlin, voir https://www.museumfuernaturkunde.berlin/en/science/nimba-project – afin d’étudier et de recommander la meilleure façon d’assurer la protection et, si possible, l’augmentation de la population du crapaud vivipare du Nimba. Depuis 2007, la SMFG soutient chaque année des équipes de chercheurs guinéens et allemands dans leur étude des crapauds selon des méthodes standardisées. Au début de l’année 2020, on disposait ainsi d’un ensemble de données sur 13 ans sans interruption, à partir duquel on peut trouver des indications sur les tendances au sein de la population de crapauds. Il est également possible de mettre en corrélation ces tendances avec des changements observés dans l’environnement des crapauds tels que la présence ou l’absence d’incendie lors de la saison sèche, ou bien les nuisances liées à l’exploration telles que le forage.

Avec l’aide de la SMFG, le Museum für Naturkunde a effectué des analyses génétiques pour comprendre la diversité génétique du crapaud à travers son habitat de haute altitude. Ces analyses ont étudié la température et l’humidité présentes dans l’habitat du crapaud, ainsi que les conditions en dehors de celui-ci dans des prairies d’altitude similaire, et testé les conditions microclimatiques préférées de l’espèce. Au cours de la saison sèche, les scientifiques du musée ont cherché à déterminer les habitudes d’hibernation du crapaud de Nimba.

Les études du Museum für Naturkunde constituent une contribution importante à la compréhension de cette espèce unique.

À partir des résultats de ces recherches, la SMFG et le Museum für Naturkunde travailleront avec l’autorité de gestion de l’aire protégée des monts Nimba et d’autres partenaires pour gérer les praires de haute altitude de ces montagnes de façon à les adapter à ce crapaud. Cela pourrait inclure la gestion des feux de brousse pour réduire leur impact, encourager certains types de végétation naturelle, ou simplement minimiser les nuisances au cœur de leur habitat d’altitude.